Il était une fois la Compagnie des Indes

 
Armoiries de la Compagnie des Indes Orientales

Armoiries de la Compagnie des Indes Orientales

La Compagnie des Indes orientales – plus précisément Compagnie française pour le commerce des Indes orientales – est une compagnie commerciale crée par Colbert en 1664 dont l'objet était de « naviguer et négocier depuis le cap de Bonne-Espérance presque dans toutes les Indes et mers orientales », avec monopole du commerce lointain pour cinquante ans. Plus que sa rivale anglaise, elle forme une véritable puissance dans l'océan indien entre 1720 et 17401, puis devient centrale dans les grandes spéculations boursières sous Louis XVI.

 
Vue des magasins de la Compagnie des Indes à Pondichéry

Vue des magasins de la Compagnie des Indes à Pondichéry

L'arrivée de Richelieu au pouvoir en 1624 et la signature du traité de Compiègne avec les Provinces-Unies (Pays-Bas) qui reconnaît la liberté du commerce vers les « Indes occidentales et orientales » relance l'activité des Français en direction de l'Asie avec un double but, missionnaire et commercial. La route terrestre est explorée avec le réseau des frères capucins du Père Joseph et c'est un missionnaire – Pacifique de Provins – qui réussit à établir en 1628 des liens officiels entre la France et la Perse ouvrant par le golfe Persique la route de l'Inde. L'ordonnance royale de 1629, dite code Michau, encourage les Français à créer des compagnies de commerce à l'image des Hollandais et des Anglais. À partir des années 1630, les Français s'intéressent au sud de l'océan indien et prennent possession de sites et de ports – notamment Fort-Dauphin et Port-Louis – à Madagascar et dans les Mascareignes (île Bourbon, île de France, île Rodrigues) ; La compagnie d'Orient est créée par lettre patente de juillet 1642 avec monopole de 15 ans sur Madagascar et les îles environnantes.

Le 3 avril 1790, l'Assemblée nationale décrète que « le commerce de l'Inde, au-delà du cap de Bonne-Espérance, est libre pour tous les Français » et prive ainsi la Compagnie de son monopole. Réunis en assemblée générale le 10 avril, les actionnaires nomment huit commissaires chargés d'étudier une éventuelle continuation de l'activité, parmi ceux-ci Dangirard, Monneron (fondateur de la Caisse des comptes courants), et Sabatier. Le 23 mai, les actionnaires décident la reprise d'activité et nomment quatre commissaires – Delessert, Fulchiron, Gautier et Mallet – chargés de rédiger les statuts de la nouvelle Compagnie des Indes. Le capital est réduit à trente millions et le nombre de comptoirs ramené à sept : Pondichéry, Yanaon, Mahé, Canton, Surat, l'isle de France (Maurice aujourd'hui) et l'île de la Réunion. La libéralisation et la Révolution ne gênent pas la marche des affaires qui connaissent une croissance régulière et le cours de l'action atteint 1 500 livres.

 

Pondichéry au XVIII°s. Vue des magasins de la Compagnie des Indes, de l'amirauté et de la maison du gouverneur (Lorient, Musée de la Compagnie des Indes).

 
Plan de Pondichéry

Plan de Pondichéry

Plan de Pondichéry dressé par Nicolas de Fer, datant de 1705 et publié par la Compagnie des Indes. La ville occupée par les Hollandais de 1693 à 1700, est partiellement reconstruite par eux selon un plan en damier. Les Français achèveront le projet hollandais, dont l'origine véritable a été découverte en 2004, à Amsterdam, par Jean Deloche, chercheur à l'Institut français de Pondichéry.

 
Les Indiennes de la Compagnie des Indes

Les Indiennes de la Compagnie des Indes

La Compagnie anglaise des Indes orientales (East India Company) naît en 1600 pour les mêmes raisons que la V.O.C. : les marchands anglais veulent échapper au monopole portugais. D’autres compagnies des Indes orientales, de moindre envergure, sont fondées au Danemark, en Suède et à Ostende (Flandre). À partir de 1613, le capital de la compagnie anglaise est fortement augmenté et la composition des actionnaires élargie à la noblesse. La rivalité anglo-hollandaise dans le commerce des épices est rude, mais les Hollandais restent en position de force. Les Anglais parviennent à s’imposer en Chine et en Inde. Leurs techniques de vente sont différentes des Portugais : ils laissent libre cours aux initiatives de leurs négociants sur place. Rapidement, le chiffre d’affaire de la compagnie s’accroît, tandis que la composition des cargaisons se modifie. La part des épices régresse au cours du XVIIe siècle, au profit des textiles (soieries du Bengale, de Coromandel). Les Anglais rapportent aussi le thé de Chine, de plus en plus apprécié en Europe.

Source Musée de la Marine

 
Mahe de Labourdonais carte de sa vie aux indes sur un mouchoir

Mahe de Labourdonais carte de sa vie aux indes sur un mouchoir

Les déboires de la compagnie des Indes reflétaient la déconfiture coloniale de la France au millieu du 18 ème siècle.Au traité de Paris,en 1763,rappelons-le,la France abandonnait le Canada,la Louisiane occidentale et l'Inde.Elle conservait Saint-Domingue,les Mascareignes(Maurice et la Réunion)et le droit de peche à terre-Neuve;elle récupérait  Saint-Pierre-et- Miquelon,l'Ilot de Gorée au Sénégal,la Guadeloupe,la Martinique et Sainte-Lucie aux Antilles;et conservait les fameux comptoirs de l'Inde,Yanaon et Chandernagor au Bengale,Pondichéry et Karital sur la cote de Coromandel et Mahé sur la cote de Malabar,à condition de ne pas les fortifier.

Mahé de La Bourdonnais traça sur un mouchoir(ci contre) sa vie aux Indes afin de préparer sa défense.

Acusé à tort par Dupleix de trahison et de profits malhonnetes,il fut emprisonné à la Bastille pour un procès qui dura trois années.Finalement acquitlté,La Bourdonnais mourut prématurément en 1753.

L'ancien gouverneur général des Iles de France et de Bourbon retraça de mémoire sur ce mouchoir de toile fine,et peut-etre avec son propre sang,les contours de l'océan Indien,théatre de ses activités aux indes et aux Mascareignes.

 
Transport d'animaux sauvages par la Compagnie des indes ai XVIIIe siècle

Transport d'animaux sauvages par la Compagnie des indes ai XVIIIe siècle

Transport d'animaux sauvages par la Compagnie des indes au XVIIIe siècle. Les tigres du Bengal Le 6 mai 1765, le vaisseau l’Ajax arrive à Lorient avec un tigre à bord. Le bateau revient de l’Isle de France (aujourd'hui L’ile Maurice) où le gouverneur à expédié l’animal amène des Indes par quelque autre vaisseau qui est resté dans l'océan Indien. Les escales à l’Isle de France étaient très fréquentes et quelques années plus tard,en octobre 1771,un tigre débarque lors d'une escale du Mars devait succomber dans l'île. Un procès-verbal dressé à cette occasion en témoigne. Nous capitaine et officiers du vaisseau le Mars actuellement en ce port de l’Isle de France, à la requisition de Monsieur Bouvet commandant ledit vaisseau et à notre connaissance ledit Sieur à Pondichéry se serait chargé de porter en France de la part de Monsieur Law de L'auriston, (gouverneur de Pondichéry de 1765 à sept 1777) deux animaux dont un tigre, lesquels à notre arrivée à ce port auraient estes mis à terre et renfermé dans leur cages affin de leurs procurer l'air de la terre et la subsistance à tirer de la boucherie du lieu, ce jour deux du mois d’octobre mil sept cent soixante onze,ayant estes informé par le bouché du vaisseau chargé du soin de ses animaux que le tigre était mort,en foy de quoi nous reportons de présent pour valoir et servir ainsy que de raisson. Même jeunes, ces animaux réclamaient une nourriture abondante qu'il fallait embarquer sur le vaisseau,de qui rendait presque inéluctable l'escale de l’Isle de France.
 
Transport d'animaux sauvages par la Compagnie des indes ai XVIIIe siècle

Transport d'animaux sauvages par la Compagnie des indes ai XVIIIe siècle

Transport d'animaux sauvages par la Compagnie des indes au XVIIIe siècle. Les tigres du Bengal Le 6 mai 1765, le vaisseau l’Ajax arrive à Lorient avec un tigre à bord. Le bateau revient de l’Isle de France (aujourd'hui L’ile Maurice) où le gouverneur à expédié l’animal amène des Indes par quelque autre vaisseau qui est resté dans l'océan Indien. Les escales à l’Isle de France étaient très fréquentes et quelques années plus tard,en octobre 1771,un tigre débarque lors d'une escale du Mars devait succomber dans l'île. Un procès-verbal dressé à cette occasion en témoigne. Nous capitaine et officiers du vaisseau le Mars actuellement en ce port de l’Isle de France, à la requisition de Monsieur Bouvet commandant ledit vaisseau et à notre connaissance ledit Sieur à Pondichéry se serait chargé de porter en France de la part de Monsieur Law de L'auriston, (gouverneur de Pondichéry de 1765 à sept 1777) deux animaux dont un tigre, lesquels à notre arrivée à ce port auraient estes mis à terre et renfermé dans leur cages affin de leurs procurer l'air de la terre et la subsistance à tirer de la boucherie du lieu, ce jour deux du mois d’octobre mil sept cent soixante onze,ayant estes informé par le bouché du vaisseau chargé du soin de ses animaux que le tigre était mort,en foy de quoi nous reportons de présent pour valoir et servir ainsy que de raisson. Même jeunes, ces animaux réclamaient une nourriture abondante qu'il fallait embarquer sur le vaisseau,de qui rendait presque inéluctable l'escale de l’Isle de France.

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